Dans un article précédent, je séparais ces 3 entités, Sei (Jing en chinois), ki (Qi) et Shin (Shen), nommés les 3 trésors dans la littérature, pour expliciter lors différents rôles.

J’utiliserai les mots japonais Sei, Ki et Shin au lieu des mots chinois, jing, qi et shen. Le shiatsu étant et restant un art japonais.

Sans doute l’avez-vous perçu: cette triple notion n’est qu’une, nous la décomposons pour tenter de l’appréhender.

 

3 en 1!

 

Nous sommes un esprit (shin) venu expérimenter la matière (sei). Notre matière est le corps.

C’est ce que je mets en pratique lors des cours chez Odo shiatsu ou de mes stages sur les Vaisseaux Merveilleux.

Revenant à la triple notion.

Grâce aux capacités reçues par nos parents, nos cadres de vie, nos expériences, ce jing est invité à « engrammer » des expériences pour en informer shin, l’esprit.

J’aime ce mot « engrammer », il laisse vraiment percevoir notre corps comme notre mémoire de vie (si vous doutez, il suffit de regarder autour de vous et de constater les déformations marquant certains corps).

Le lien entre cette digestion mémorielle et notre esprit est un mouvement nécessaire: le ki.

Simplissime

 

Oui, la notion des 3 trésors est loin des prises de têtes et des mousses de neurones que l’on lit parfois mais ces développements purement intellectuels sont parfois nécessaire pour aller chercher le fond de la compréhension.

Ce 3 est la chose évidente dont parlent les grandes traditions ( Bouddhisme, Catholicisme, Shintoisme, tantrisme, etc): 

le corps est votre temple, c’est par lui que vous informer l’esprit. 

Le corps et la vie qu’il abrite est LA chose réelle. Vos pensées restent fugaces et éthérées, lui est là.

Lorsque le fusion corps-esprit est totale, la communication s’établit dans les deux sens: le corps informe l’esprit, l’esprit invite le corps.

C’est un rien différent dans nos sociétés où c’est le mental qui dirige et qui souvent force le corps-esprit.

J’aime cette citation de Daniel Odier dans « Le grand sommeil des éveillés »:

« Tout le jeu est précisément de replacer celui qui se croit « autre » dans l’espace de la non-différence. C’est cela présenter la nature réelle du corps-esprit. Il n’y a aucune distance. La distance est un fantasme, ce n’est que de la distraction. ».

Dans notre pratique du shiatsu

 

Une notion n’est pas utilie si elle ne peut être appliquée dans notre pratique. Cela ne doit pas être de beaux mots pour juste briller en société 🙂

Dans notre pratique, ressentir cette unité est essentiel.

Nous touchons la vie.

Nous ne touchons pas un corps, nous touchons une personne, un shin, à travers son corps.

Dès que la personne qui reçoit percoit le toucher juste, le mouvement de ki se fait.

Alors, avant de vous tordre les méninges et ploinger dans vos tableaux pathologiques, déposez les mains.

Touchez la personne et pratiquez le shiatsu, celui qui, avec le ki, accompagne  le mouvement de la vie.