Ces dernières années ont porté les cris des Hommes. Ceux qui clament la croissance, ceux qui réclament des droits. Des revendications de cultures, de couleurs, de genre. 

Existe-t-il des frontières entre soi et « les autres »? Qu’ils soient humains ou non…

À tendre l’oreille et à regarder autour de soi, la nature aussi crie de façon de plus en plus flagrante. 

 

Ce qu’un homme fait impacte et influence son entourage. Biens et marchandises s’échangent dans tous les sens sur notre planète. Derrière ces “choses”, il y a des gens qui les font. Nous sommes tous interreliés. Alors, quand un homme regarde un autre être vivant, s’il peut se reconnaître dedans, cela efface l’idée même de séparation.

 

Ces tout derniers temps, nous sommes passé du cri «  sauvons la planète » à celui de « il faut sauver l’humanité ». 

Que doit-on sauver? 

La race humaine ou l’humanité?

On parle de la 6ième extinction de masse prochaine. 

Ça s’énerve, ça s’invective, ça stresse. 

Sauver la race humaine est un sacré challenge au vu du processus global amorcé. 

Sauver l’humanité ouvre la porte à d’autres perceptions qui vont bien au-delà de nos connaissances et nos compréhensions actuelles.

 

Nos scientifiques nous ont montré et démontré l’évolution des règnes vivants. L’amibe s’est associée et crée un système pluricellulaire, le champignon et l’algue ont inventé une structure de partage que nous nommons lichen. Un jour un être aquatique a été capable de s’adapter à l’air, les plumes ont remplacé des écailles, les plumes s’allongèrent et un saut dans le vide, les excroissances tendues, un reptile plana.

Nous avons appris tout cela à l’école. Nous avons appris que l’évolution est comme la page du livre de science que l’on tourne.

Est-ce bien ainsi?

N’est-ce qu’une page tournée? Et quelle épaisseur à cette page?

L’épaisseur est la durée que ces évolution ont pu mettre…

 

Du haut de notre orgueil d’homme qui se croit capable de tout comprendre et tout maîtriser, ne sommes-nous pas, nous être humain, en pleine transformation?

L’homme de Néanderthal avait pris le pas sur d’autres, l’homo erectus le pris de haut et le sapiens remporta la course. C’est ce que nous voyons aujourd’hui. La course continue.

N’y a-t-il pas un autre Homo qui est en devenir pour remplacer sapiens? Peut-être sans toute cette compétition mais avec un réel esprit collaboratif.

A l’image de la chenille qui, le jour venu, sentant la pression à l’intérieur, doit s’enfermer dans son cocon et laisser faire la nature, sa nature, la pression que nous sentons n’est-elle pas une invitation à dépasser l’humain?

 

Est-ce que la molécule d’eau craint l’enfermement de la goutte ou la vastitude de l’océan?

Refuse-t-elle la cristallisation du froid ou la légèreté du nuage?

Au-dessus de la cascade, l’eau, assemblage d’une multitude de molécules, a-t-elle jamais freiner sec par peur de la chute?

Une grande part de notre adn a été complétée par les virus qui entrent dans un organisme qui, en se « défendant » améliore le code, trouvant un nouvel équilibre.

Notre système immunitaire dépend, entre autres, des virus, bactéries et mycoses présents dans nos intestins. Meilleure sera la diversité, meilleure sera la réaction.

Dans notre capacité à tout contrôler, à nous renfermer, à inventer et construire ce qui nous permet de croire à notre libre évolution, n’y a-t-il pas un appel de la Nature plus profond, plus caché, bien plus subtile qui nous pousse à lâcher et se laisser faire? A s’ouvrir à plus grand?

 

L’homme doit-il rester l’homme tel que nous le connaissons?

Il y a longtemps, un singe a-t-il rêver d’un homme en devenir? Néandertal a-t-il pensé se transformer en sapiens?

Je ne le crois pas. Les évolutions se font, quoi que nous fassions, crises ou pas.

A défaut de garder le règne humain, ne devrions-nous pas chercher plus d’humanité?

Cela implique forcément une transformation profonde de nos croyances limitantes. 

Cela invite non plus à penser mais à vivre des concepts tels le respect et la tolérance. 

Cela oblige à prendre ses propres responsabilités au lieu de les déposer sur les épaules d’un élu qui sera jamais à la hauteur de nos attentes.

Cela invite l’action au lieu de stagner dans la réflexion…

En plongeant dans notre humanité, n’est-ce pas l’invitation à aller au-delà de l’humain?

Dans une évolution spéciste que nous ne sommes capable ni de penser, ni de rêver, ni même d’imaginer… pas encore…

 

 

Lire aussi « Ecosystèmes vs égosystèmes »