Il y a peu de temps, lors d’un séminaire shiatsu que je donnais, Nous étions en train d’aborder une méthode de diagnostic du ventre,  une question m’a été posée :

     – Comment savoir que notre shiatsu a été efficace? Comment le vérifier?

Question très pertinente, j’en conviens. Je répondis néanmoins par une autre question:

     – Qu’est-ce qui en toi te donne le besoin de vérifier que le shiatsu fut efficace?

S’en suivit une belle discussion avec le groupe sur ce qui crée le besoin de vérifier notre efficience. 

En shiatsu, il existe différents styles, chacun avec ses spécificités. 

La pratique est assez exigeante pour le praticien: le travail au sol sur tatami demande une condition physique certaine et une souplesse évidente. Nous avons des techniques, des kata, des mobilisations, des tsubo, etc, nous agissons sur le corps.

Il est clair que le shiatsu est action: il crée du mouvement chez le praticien et le receveur.

Nous ne touchons pas un corps, nous touchons une personne à travers son corps. 

Ainsi, nos techniques vont d’abords détendre.
Puis, ce mouvement va percoler au travers de divers systèmes, dans les profondeurs de l’être.

Nous n’avons alors plus à faire.

Un mouvement a été donné, il suffit de laisser faire.

 

La posture interne

Inviter un mouvement et le laisser prendre sa place.

Chaque praticien peut chercher une posture interne. Il cherche à se tenir debout à l’intérieur de lui. Aligné. C’est aussi cela être dans son hara: se sentir droit, vertical entre Ciel et Terre, sans rigidité. Être présent à soi et son environnement. Être présent.

Faire de son mieux, sans chercher à être le meilleur.

Il n’y a alors plus rien à obtenir, aucun résultat à rechercher: nous avons senti ce que le receveur et son corps avaient besoin, nous invitons un mouvement. 

Il y a ainsi le moment de faire, totalement présent à ce qui se passe, ici et maintenant.

Il y a le laisser faire, une fois la séance terminée. Cette partie appartient en partie au receveur qui va, plus ou moins consciemment, accompagner le mouvement qui s’invite à lui et en lui.

Le shiatsu est comme un cadeau fait au receveur qui, quand il le veut, pourra le déballer plus tard.

 

Dans la vie

Dans la vie de tous les jours, il en est de même:

faire et laisser faire. 

C’est sans doute proche du principe taoïste du wei wu wei, agir dans le non-agir.

Mais agir dans le non-agir n’est pas ne rien faire.

C’est justement faire ce qu’il faut quand il faut puis laisser faire, sans s’agiter plus que nécessaire. 

Ceci implique une recherche intérieure et personnelle.
Être capable de faire la différence entre ce que l’ego veut (celui qui s’est construit sur les blessures de vie) et ce que la Vie nous apporte dans son vent d’expérience.