Dans l’article précédent, je racontais la rencontre d’un ovule et d’un spermatozoïde, de l’engendrement cellulaire et du développement des circuits énergétiques apparaissant dans les premières heures suivant la création.
Dans cet article, je vais tenter de vous emmener vers la façon dont se tressent, se combinent et interagissent les vaisseaux merveilleux avec les méridiens. Je ne parlerai pas de « méridiens classiques », il n’y a rien de classique, juste un système avec 2 aspects complémentaires. Un immatériel, énergétique; un autre plus palpable car lié à notre chair, donc facilement compréhensible par nos esprits rationnels.
A ce stade, je n’irai pas plus en détail ne m’estimant pas assez compétent dans la connaissance des phénomènes avec précision. Je resterai donc général. En fait, c’est vraiment la place du shiatsu: avoir une vue globule sur les phénomènes.
Donc, dans cette première cellule, au moment où le noyau du spermatozoïde entre dans l’ovule, le mouvement est lancé: division cellulaire et spécification. Ce qui est est magnifique est que ce développement cellulaire est loin d’être anarchique ou incontrôlé. Une information profonde donne la cadence et la direction.
Les premières heures après la fécondation va inviter la forme. Le temps invite l’espace.
Quand j’ai commencé à étudier les Vaisseaux Merveilleux, je ne comprenais pas pourquoi il était composé de 2 branches qui paraissaient aller en sens contraire: la branche principale qui montait du pubis jusqu’en haut du thorax, la seconde qui descendait le long de la face interne de chaque jambes.
Ces vaisseaux merveilleux vont alors se développer suivant un schéma sphérique, je l’ai déjà écris, en même temps sphère protectrice et noyau protégé.
Et dès que l’équipe placenta est en place, l’embryon se développe alimenté via le cordon ombilical. L’ombilic qui amènera l’énergie nourricière offerte par la maman.
Notre Ciel antérieur est une sorte de condensa de l’intensité énergétique de l’homme et la femme au moment du jaillissement créateur. Ce Ciel antérieur est aussi le bagage offert par tous nos ancêtres..
Notre Ciel postérieur existe par ce qui nous nourrit.
Comme ils accompagnent la structure primordiale de chacun de nous, les Vaisseaux Merveilleux vont garder ce lien à notre structure et à nos transformations profondes et cycliques.
Ils sont cette vague d’énergie qui invite l’être à exprimer sa nature profonde et les invitations qui le rappellent tout au long de sa vie.
Dans le Classique de l’Empereur Jaune (Nei Jing Souwen), le système des vaisseaux merveilleux et des méridiens ne sont pas séparés mais ont un rôle différent et complémentaire.
Le système des 12 méridiens gère la circulation de l’énergie défensive et nourricière tout au long de la journée.
Le système des 8 merveilleux vaisseaux régule et rééquilibre l’énergie de notre corps puisant dans notre potentiel de base. C’est un système de vases communiquant avec une anatomie énergétique propre. C’est ce système qui intervient en premier pour équilibrer le corps, évacuer les toxines avant qu’elles ne s’accumulent dans nos organes nécessitant l’intervention du système des méridiens. Ils gèrent aussi l’équilibre physique du corps, les flux d’énergie haut-bas, intérieur /extérieur.
Ce système suit de près la vision asiatique de la santé: une action préventive. Les 8 merveilleux sont comme une alarme du/des dysfonctionnements avant qu’une pathologie n’apparaisse sur le corps physique.
Vaisseaux merveilleux et méridiens dits classiques ne peuvent être séparés. Tous fonctionnent de concert. Un système est votre potentiel énergétique intérieur offert à la création, le seconde est l’énergie apportée de l’extérieur.
On peut dire que les vaisseaux merveilleux sont la manifestation du ciel, les méridiens la concrétisation de la terre.
Les vaisseaux merveilleux structurent l’espace.
Les méridiens gèrent le temps.
Il n’y a pas tant à écrire ou trop pour remplir des pages et des pages et gonfler les neurones.
Le système des méridiens est lié au rythme circadien qui entretient l’énergie nourricière. Le système des merveilleux, en lien avec les mouvements de création, nous structurent dans l’espace.
Je dirai peu, vous pouvez ressentir tout cela au fond de vos cellules. Il faut du temps pour digérer et informer chaque cellule. Je ne parle pas uniquement de nourriture physique, il en est pareil avec nos pensées, nos réflexions qui, après avoir fermentées au sommet de notre crâne, vont percoler doucement dans nos cellules.
Le lien à la Terre est un lien temporel, la matière change, évolue. Le bouddhisme nous l’enseigne: c’est l’impermanence. Tout est changement et c’est une chose que nous devons accepter.
Le lien au Ciel est intemporel, le Ciel nous permet de nous accomplir dans notre être, pour tout qui est prêt à plonger à la recherche de cette flamme. Peu importe la forme de la lampe à huile, peu importe la luminosité de la flamme, soyez qui vous êtes.
Kawada Senseï me disait qu’enlever le symptôme c’est bien, cela soulage mais la personne revient à l’instant avant que le symptôme se manifeste alors que le déséquilibre est déjà là. Et il me demandait: « Alors, Fabian, quoi et comment faire pour trouver la racine du déséquilibre? ».
Il ne m’a jamais donner la réponse, celle que j’attendais, celle qui me donnait une recette toute faite mais qui ne conviendrait certainement pas au receveur.
Comme le disait Kishi senseÏ: « vous ne pouvez réduire une personne à 365 points, 12 méridiens, 8 merveilleux, au yin, au yang. La première chose que vous touchez est la personne. ».
Et j’aime partir en voyage.
J’aime partir à la recherche de la racine du déséquilibre.
La laisser se dévoiler, le soin que l’on y met, permet à la personne de se guérir.
J’apporte du soin, la personne se guérit elle-même.
En fait, cet article ne sert peut-être pas à grand chose. Certainement pas à gonfler encore plus un cerveau rationnel ou un ego (encore moins le mien).
L’un et l’autre ont besoin justement de repos.
Comme un texte parlant des saveurs du chocolat attirerait votre attention et vous permettrait d’en mieux profiter. Ces quelques lignes sont là pour titiller votre sensibilité dans la pratique, car, c’est bien la pratique qui vous fera ressentir toute cette profondeur (on peut gloser sur le chocolat ou un bon vin, rien ne remplacera l’expérience du goût).
Au mieux, par ces mots j’essaie d’entrouvrir la fenêtre de la compréhension cellulaire.
J’en ai lu des livres à leurs sujets. Je me suis perdu dans des explications contradictoires, j’ai élaborer des théories. A chaque fois je percevais comme un mur. Le mur volontairement mis par nos maîtres qui n’offrent qu’à celui qui est prêt. Le mur de l’ignorance et de la mousse de neurones.
N’envisager les Vaisseaux Merveilleux que sous l’angle de tableaux pathologiques serait réduire leur réelle nature. Un peu comme croire connaître une personne, les détails de son visage, son maintient et l’énergie qui en émane en n’ayant vu que son ombre.
Leur réalité porte en elle bien plus de profondeur que des fonctionnements structurels , organiques, de la chair et des os, nous devons y inclure les aspects psychologiques, émotionnels et spirituels.
Cette réalité ne se dévoile qu’avec le temps. Celui de la pratique, de la présence dans nos mains, celle qui laisse nos pensées de côté.
Au plaisir alors de pratiquer ensemble.
Merci pour ces réflexions Fabian, comme tu le dis si bien c’est comme donner l’envie de chocolat!
Chaque fois que je lis ceux qui deja depuis un certain temps pratique le shiatsu, je me dis : « que n’ai je connu tout cela bien plutôt !
Je me réjouis de te lire, ainsi qu’Ivan, Frans ou d’autres et comme je me suis lancée dans cette magnifique découverte à 59 ans, je profite de vos réflexions avec mes expériences d’avant le shiatsu et me rends compte que cette expérience éclairée par mes apprentissages depuis 4 ans me permet d’avancer plus vite et vos écrits le permettent aussi! Alors merci!
Une belle et inspirante réflexion. Merci.
J’aime beaucoup votre approche, là comme ailleurs il nous faut cheminer et sur ce chemin nous sommes des apprentis à vie… En effet il s’agit d’un voyage merveilleux vers la source des mystères de la vie.
Merci pour cette ouverture.
Merci pour votre travail . Recherche intéressante
D’un article je suis venue au suivant , me sentant en accord avec vos analyses dans un même esprit japonais ISSHIN . Egalement une petite expérience des arts martiaux ( depuis les années 1970 pour l’aikido, puis Jodo 1981, baignée dans la médecine conventionnelle mais aussi acupuncture et utilise le début de retraite pour continuer les études sur le mouvement régénérateurs, shiatsu .
Oui l’humanité guérira le jour où elle comprendra que « le verbe ETRE est supérieur au verbe AVOIR.
Nous nous sommes peut être rencontré sur les tatamis du monde …continuez à ETRE TRANSCENDER ET RELIER.
merci. Au plaisir d’un partage sur tatamis, futon ou devant une tasse de thé 🙂
Magnifique, somptueux.
Merci.