En corps, poésie, Poésie encore.

 

Avez-vous déjà tenté de mettre en mots une sensation? 

L’eau sur la peau? 

Le goût d’une framboise écrasée sous la langue? 

La couleur du bambou? 

Le son du marimba? 

Une main qui vous caresse?

La langue ne peut dire tout ce que l’œil voit, tout ce que le palais perçoit et tout ce que l’oreille entend, tout ce que la peau ressent.

 

Même si l’on veut comprendre, analyser, disséquer pour construire ou reconstruire, il est difficile, voire impossible, d’avoir les mots justes et parfait pour définir une sensation. Définir est déjà circonscrire et enfermer. Rien ne remplace l’élan spontané de l’expression d’un ressenti. Cet élan qui veut capter la beauté de l’émerveillement, de l’étonnement, du ravissement.

 

Pour exprimer, sans plus analyser, nous avons l’élan créatif et artistique.  Que ce soit un mouvement dansé, une séquence musicale, un geste dessiné ou paint, une mise en mot. Les arts nous ouvrent une fenêtre de perception. Une façon de sortir de notre analyse rationnelle. La poésie est la mise en mots de ce qui vibre au fond de nous.

Poésie…

Un agencement de mots qui disent plus que ce qu’ils peuvent dire en général. C’est un jeu de sens, un jeu de sons, un jeu de rythmes qui offre plus d’espace que l’enfermement du mot seul. Ces résonances linguistiques font vibrer le cerveau qui en construit une sensation plus ou moins connue, parfois nouvelle.

Ressentis et émotions sont indissociables.

Qu’est-ce qu’une émotions? D’où vient-elle ? Pourquoi vient-elle ?

Une émotion suspend le temps ou le précipite.

C’est un mouvement dans le corps pour tout le corps.

Ce corps qui contient tous nos sens. 

C’est peut-être lui notre plus grand support sensoriel.

C’est lui notre plus beau véhicule sensuel.

Une musique le fait onduler, une percussion cogne dans le ventre, les pieds frappent en rythme.

L’odeur d’une pluie d’été va avec la moiteur de la peau.

Une photo ne rend jamais le vécu du moment.

Tous nos sens fonctionnent ensemble.

Quand nous pensons organes des sens, en général, nous pensons aux yeux, au nez, aux oreilles et à la bouche. Nous oublions parfois l’organe sensitif le plus grand et le plus important (pour cela, je vous renvois aux études notamment de Boris cyrulnik, sur les orphelins de Ceausescu qui se laissaient mourir s’ils n’étaient pas touchés).

Laissez-vous caresser par le vent. 

Laissez vos pieds s’enfoncer dans la boue. 

Sentez ce mouvement intérieur qui vous invite à onduler, à bouger.

Prenez une gorgée d’eau

Laissez-vous toucher, laissez-vous imprégner.

 

Il n’y a rien à comprendre. 

Juste se laisser caresser, transpercer, emporté par les mots, les rythmes, les sons, les impressions.

Et le shiatsu?

 

Accueillir et percevoir.

Voir et se laisser imprégner des couleurs.

S’asseoir à côté, respirer, ensemble.

Laisser une main se poser, capter la chaleur, la souplesse ou la rigidité du corps.

Percevoir les textures, de la peau, des vêtements.

Sentir et ressentir sans penser.

Se couler dans le mouvement du corps.

 

 

si vous voulez aller plus loin dans la découverte des ressentis, vous pouvez lire « Instant shiatsu » aux éditions du Renard Blanc